Les émotions

lundi 16 janvier 2017




Mon cerveau décortique certaines idées depuis plusieurs jours. Les images et les pensées se déchaînent : il est temps de reprendre les écrits un peu plus sérieusement !
Je suis partie sur les notions de plaisir, joie versus tristesse, peine, déprime.

Pendant des années j’étais intimement persuadée qu’il fallait être malheureux pour pouvoir faire la différence et ressentir réellement le bonheur. Que le malheur était nécessaire pour se sentir vivre, pour évoluer et apprendre à apprécier tous les moments de bonheur.

Je vivais avec l’idée que le bonheur était une sensation impermanente voir même éphémère et que l’on pouvait s’y habituer jusqu’à ne plus pouvoir se rendre compte de sa propre chance. Que les personnes à qui il n’arrivait jamais rien vivaient finalement une vie monotone et fade parce qu’ils ne pouvaient pas faire la part des choses. Que finalement ils ne profitaient pas de leurs moments agréables. Par habitude. Parce qu’ils ne pouvaient pas faire la différence.

Je me dois de commencer par le début. Voici donc à peu de choses près mon raisonnement initial. Celui que je suis en train de détruire pièce par pièce actuellement et qui occupe tout mon temps libre et mes méditations.

Heureux ou malheureux ? Et si nous avions réellement le choix entre vivre heureux ou malheureux ?
Et si l’état de bonheur pouvait être perpétuel sans avoir besoin d’être asticoté pour être ressenti… ?
Parce que le réel problème se trouve bien là : on ne peut pas être éternellement heureux (activement en tout cas). Et si quelques petits aléas ne viennent pas entacher cet état, on finit, comme pour tout, par s’y habituer.

Chose étrange, on s’habitue au bonheur qui peut finir pour certains par devenir lassant et monotone, mais je ne connais personne qui puisse s’habituer au malheur.

Quoi que dire qu’on ne s’habitue pas au malheur est faux. Mais malgré la capacité qu’il peut avoir sur l’être humain, ce pouvoir qu’il peut lui conférer de pouvoir en supporter plus, et de plus en plus, il est et reste toujours présent à l’esprit comme inacceptable. On sait que le malheur est en nous, même s’il est perpétuel alors qu’on oublie la présence de Monsieur Bonheur qui devient quant à lui le sentiment invisible. Beaucoup se créent de « petits problèmes » juste pour ressentir à nouveau leur chance d’être bien et heureux. 

J’avais certainement fait l’erreur de ne pas essayer d’établir une échelle de graduation bonheur/malheur. Je n’avais pas fait de différence de degré entre par exemple le bonheur d’une jeune femme au jour de son mariage, à l’instant, avec tous les autres jours suivants où elle est heureuse de sa situation et de sa vie de jeune épouse.

J’avais également l’impression que le bonheur était comme un agréable canapé dans lequel on se love paresseusement…pour finir par fermer les yeux…et s’endormir. Que le bonheur était dans l’instant mais qu’il finissait toujours par s’évaporer progressivement pour laisser place à une forme de routine, d’habitude qui se rapprocherait plus du « laisser-vivre ».

Alors que je prenais le sentiment de malheur comme « vrai », saisissant, incontournable et impossible à nier.
Le malheur représentait pour moi à l’époque l’enfant qui se coupe violement avec un couteau, qui souffre, crie, pleure. Une fois sa blessure refermée, la cicatrice sera toujours présente pour lui rappeler sa douleur, provocante, pour qu’il se souvienne toujours qu’il doit faire attention aux lames acérées.

Voilà.

La notion de leçon provenant des expériences malheureuses prédominait. Comme si l’homme avait besoin de souffrir pour apprendre, grandir, évoluer…

Je ne dis pas que ce n’est pas tout de même le cas. Mais à une plus juste mesure.

Je dis juste que mon raisonnement m’a amenée plus loin et ailleurs.

Tout simplement parce que j’ai oublié de voir l’élément essentiel et primordial dans tout cela : heureux ou malheureux ne dépend pas des causes, il dépend de nous !

Nous donnons aux évènements qui nous arrivent tellement d’importance que nous en oublions le fait que c’est nous qui décidons ! C’est nous qui réagissons et qui ressentons telle ou telle émotion suivant les circonstances de nos vies.

Nous avons l’impression que ces sentiments extrêmes sont inéluctables et nous nous laissons dominer par nos émotions positives ou négatives.

Mais n’avons-nous pas le choix ? 
Sommes-nous esclaves de nos ressentis ? 
Notre intelligence ne peut-elle pas modérer et réguler nos sensations ?

Si j’analyse mon propre vécu et que je fais la part des choses je me rends compte qu’à situation identique j’aurais certainement appris les mêmes leçons sans en souffrir si j’avais choisi le raisonnement et la logique basiques.
Tout est dans le lâcher prise !

La première question à se poser dans une situation douloureuse devrait-être « est-ce que je peux changer quelque chose ? » et non « est-ce que je suis responsable de cette situation ? » ou pire « pourquoi moi ? ».

Puis avec le temps on SAIT que la joie, la liesse, l’allégresse comme la tristesse, la colère ou la haine ne sont que momentanés voire sporadiques si on les compare à tout un vécu.
On dit bien des explosions de joie ou de colère.
Rien que l’expression les rapproche.

Comment baser un sentiment de vie sur tant de moments certes puissants et mémorables mais néanmoins si éphémères.

Voilà où en est mon raisonnement aujourd’hui.

On ne peut pas dire que ma vie ait été simple ni facile. Et pourtant, à y réfléchir, je considère que j’ai beaucoup de chance. Oui j’ai vécu et vis certaines expériences qui rendent la majorité aigrie et en colère contre la terre entière.
Mais je ne suis pas en colère et je n’en veux à personne.

Le fait de considérer que j’ai le CHOIX de vivre, sourire, rire, être positive et rester à l’écoute des autres m’a fait me rendre compte que toutes ces notions de bonheur et de malheur comme je les percevais auparavant ne veulent rien dire d’autre que le sens et l’importance que JE veux bien leur donner.

ET je ne veux plus leur en donner aucune !

Dès lors, j’ai arrêté de souffrir et de me faire du mal.
Il faut vivre, accepter, profiter de tous les bons moments et avancer.

L’importance que l’on donne aux imprévus de sa vie, bons ou mauvais est un choix personnel.

La raison et l’intelligence devraient être plus fortes que les sentiments vifs et passagers tels que la colère, la haine, la liesse et l’allégresse. Voire même la tristesse et la joie.

Je ne dis pas qu’on ne doit pas les ressentir. Je dis qu’on doit mesurer leur importance dans notre vécu et, tant que faire se peut, faire entrer la raison et l’analyse avant de réagir avec excès.

Car enfin, puisque le bonheur est en moi et que la sensation et le choix du bonheur dépendent de moi…je choisis sans hésiter !

Parce qu’au fond et dans tous les cas je sais que je ne peux pas changer certaines situations.
La seule chose dont je suis vraiment maître est ma capacité à gérer les situations sans en être affectée négativement ou excessivement.
Et pour ceux qui auraient du mal à relativiser certaines expériences particulièrement douloureuses ou tragiques de leur vie, tentez de regarder autour de vous.

Regardez autour de vous et observez : il y a toujours pire quelque part que ce qui vous arrive à vous. Relativisez !

Demandez-vous si vous allez laisser cette situation vous détruire.

Parce que vous pouvez choisir de lâcher prise et d’avancer pour que tout ceci ait un sens. Ou simplement parce que dans tous les cas vous ne pouvez rien y changer.

Alors vivez, aimez, ressentez… Et lâchez prise !


Votre bonheur dépend de vous !!!